Les Colonnes de l'Enfer
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 Exemple de RP

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Graziella Ziani
Admin ~ Âméomorphe
Graziella Ziani


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Exemple de RP Empty
MessageSujet: Exemple de RP   Exemple de RP EmptyMer 29 Avr - 17:24:01

Voici trois posts pour vous montrer le niveau que nous attendons ici et que nous exigeons. Vous pouvez également consulter les fiches de présentation validées pour juger du niveau accepté.

Exemple 1
« Liberté et Découvertes »
feat. Graziella Ziani & Enzo Ziani


Enzo

Debout devant la table qui se trouvait au beau milieu de la petite pièce des interrogatoires que possédait la prison de Guidecca , Enzo vérifiait le contenu du petit coffre que le gardien lui avait posé, ouvert, devant lui. Ce coffre contenait les biens qu’il possédait à son arrivée dans ce lieu, il y avait maintenant une dizaine d’années et que l’on venait de l’accuser d’un meurtre qu’il n’avait pas commis.

D’une main mal assurée, l’homme prit entre ses doigts la chaîne et la médaille en argent, gravée d’une croix celtique qu’il portait à l’époque, un peu comme un talisman dont il ne voulait jamais se séparer. Puis il attrapa son portefeuille et en vérifia son contenu : carte d’identité, carte de bus périmée, une vieille adresse avec un numéro de téléphone dont il doutait qu’il soit encore d’actualité, griffonnés sur un bout de papier déchiré, un cliché de ses parents et un autre de lui enfant avec dans ses bras Ella alors que cette dernière n’était encore qu’un bébé. Passant un doigt sur cette photographie, un sourire naquit sur ses lèvres avant de vite disparaître. Enzo respira alors profondément. Le deuxième cliché qu’il avait de sa petite sœur était dans la poche de sa chemise blanche, tout contre son cœur. Machinalement, il posa le plat de sa main pour s’assurer que l'image était toujours à sa place. C’était ce cliché qui l’avait empêché de sombrer pendant toutes ses années. Le fait de pouvoir se remémorer les journées qu’il passait avec Ella, les chansons qu’ils fredonnaient ensemble, son sourire ainsi que son petit rire cristallin de fillette et ses gros yeux qu’elle lui faisait lorsqu’il quittait la maison la nuit et l’avait réveillée sans le vouloir. Comme il aurait aimé la revoir pendant toutes ses années, ne pas couper ce lien qui les unissait surtout après ce qu'il s'était passé au carnaval. Maintenant il doutait que cela puisse se faire même si il espérait au fond de lui des retrouvailles entre eux. Un autre soupir le sortit de ses pensées.

Comme Enzo n’avait pas d’autre bien dans ce portefeuille au cuir vieilli, il le referma avant de le placer dans son sac de voyage. Puis son regard se posa doucement sur le reste de ses affaires qu’il récupéra. Une ceinture qui ne lui allait plus, l’homme qu’il était devenu à force de musculation était bien différent d’autrefois, une paire de lacets qu’il rangea dans la poche de son jeans et enfin un paquet de lettres qu’il avait écrit tout au long de ses dix années d’incarcération, adressées à ses parents mais surtout à Graziella. Chaque anniversaire, chaque fête voyait quelques feuillets noircis qu’il gardait ensuite précieusement dans ce coffre au lieu de les envoyer. Oh, ce n’était pas qu’il ne voulait pas les faire suivre au contraire, mais le regard de son père après son arrestation et les non visites de sa famille l’avait poussé à ériger des barrières entre eux et lui. Peut être qu’un jour, il les donnerait à sa sœur afin qu’elle comprenne qu’il ne l’avait pas oublié mais pour le moment, c’était trop tôt, beaucoup trop tôt.

Enzo inspira profondément en prenant le paquet de lettres et les posa à leur tour délicatement dans son sac . A cet instant précis, le directeur de la prison, Salvatore Vitale, fit son entrée avec entre ses doigts une enveloppe qu’il tendit à Enzo.


- Voici pour toi Enzo, tout ce que tu as gagné avec tes combats de boxe. Il ne manque rien, je peux te l’assurer… Et puis, cela va te permettre de débuter une nouvelle vie dans de meilleures conditions.

Salvatore Vitale aimait beaucoup Enzo qui s’était montré un prisonnier exemplaire tout au long de sa détention. Il espérait vraiment que ce dernier s’en sorte au mieux car le revoir dans ses murs serait pour lui un échec mais il en avait connu tellement. Regardant le futur homme libre, il lui tendit un papier.

- Tiens, prends ça aussi. Ce n’est pas grand-chose mais j’ai fais joué quelques une de mes relations afin de t'obtenir un entretien d’ici deux ou trois jours, le temps pour toi de bien retrouver tes repères dehors… et puis, il y a l'adresse d'un hôtel où tu pourras séjourner sans qu'ils ne viennent te poser des questions indiscrètes.

Enzo remercia le directeur d’un signe de tête. Les deux hommes n’étaient pas très démonstratifs mais ils se respectaient énormément même s’ils n’étaient pas du même côté de la barrière. Et ce que venait de faire le directeur avait vraiment touché le jeune homme cependant, il ne le montra point, ne voulant pas tomber dans un sentimentalisme exagéré.

Ainsi, d’un geste timide, Enzo attrapa les poignées de son sac, tendit la main au gardien présent dans cette petite pièce qui, ironie du sort, était le même qui l’avait accueilli bien des années plus tôt, se permit d’en faire de même avec Salvatore Vitale puis se dirigea vers la porte. Cette dernière s’ouvrit pour laisser passer l’homme qui prit la direction de la grille au fond du couloir. Des bruits de casserole contre les murs ou bien les barreaux des portes des cellules se mirent à raisonner. Pas une parole ne se fit entendre dans le cœur de la prison, seul le tintamarre accompagnant les pas d’Enzo semblait lui dire au revoir. Soudain, la grande porte s’ouvrit, laissant pénétrer une clarté qui sembla bien différente de celle que le fils Ziani avait l’habitude de voir les jours de promenade. Un moment d’hésitation s’emparant alors de lui, il resserra ses mains sur les anses de son sac et se décida enfin à avancer vers cette nouvelle liberté.


_______________________________


Graziella

Le grand jour. Après 10 ans d’une longue attente, remplie de questions, de peurs, de doutes, de colère et d’émotions, il était enfin là. Le jour où son frère, qu’elle n’avait plus vu depuis 10 ans déjà, allait sortir de prison. Quel effet cela faisait-il ? Ella avait peur. Elle se posait encore mille questions. Etait-elle encore en colère ? Oui, un peu. Elle n’avait que 12 ans quand son frère l’avait abandonnée. Car pour elle, cela avait été un véritable abandon. Les choses n’avaient plus jamais été les mêmes depuis ce jour où un policier l’avait réveillée un peu trop tôt le matin. Sa vie en avait été bouleversée. En perdant son frère, elle avait perdu son complice, son ami, son protecteur. Mais elle avait également perdu ses parents. Car eux aussi avaient totalement changé. Comment aurait-il pu en être autrement, d’ailleurs ? Ils pensaient leur fils coupable d’un crime que pourtant il n’avait pas commis, Ella en était convaincue. Ils pensaient qu’ils avaient totalement raté leur éducation, qu’ils avaient raté la vie de leur premier enfant. Et leur fille était devenue un monstre. Bien plus que des remords, encore, les craintes que leur fille ne suive la même voie que leur fils lui avaient totalement pourri la vie. Ils avaient été derrière elle d’une façon peu amène. Tout en la questionnant afin de la surveiller, ils l’avaient laissée à l’abandon, la laissant se débrouiller bien plus que de raison pour une petite fille de 12 ans devenue âméomorphe et elle avait fait une bonne partie de son chemin seule.

Sans compter l’enfer à l’intérieur même de la maison. Ses parents ne cessaient de se disputer, de se crier dessus. Ou bien c’était sa mère qui était en pleurs. Aujourd’hui, ils ne dormaient même plus ensemble. Sa mère avait choisi la chambre d’Enzo pour la nuit, et cela avait duré presque 10 ans à présent. Cette chambre était juste à côté de celle de la petite Graziella et le soir, parfois… souvent même, elle pouvait entendre sa mère pleurer. Plus rien n’existait entre ses parents. Ce qui les avait un jour unis, qui les avait fait s’aimer, était aujourd’hui inexistant. Le vide les séparait, grandissant de jour en jour.

C’est dans cet univers qu’Ella avait grandi et s’était forgé le caractère qu’elle avait aujourd’hui. Le cœur sur la main, elle supportait difficilement de voir ceux qu’elle aimait ou considérait en difficultés et voulait toujours les aider, même quand cela était impossible. Elle avait une fâcheuse tendance à porter sur ses frêles épaules le malheur de tous.
Mais par-dessus tout, elle refusait de s’attacher à quiconque. Bien des garçons, au début de son adolescence, avaient tenté de l’approcher le peu de fois où elle sortait, d’en faire leur petite amie ou un petit flirt histoire d’embrasser une fille. Mais tous, sans exception, s’étaient fait refouler par la jolie jeune fille bien mystérieuse pour des garçons de cet âge. Alors, ils avaient vite compris et Ella était devenue peu à peu l’extraterrestre du quartier, cette fille bizarre qu’il ne fallait pas approcher de trop près au risque qu’elle vous jette un sort, et qui sortait si peu de chez elle. Une espèce de sorcière. Elle était devenue la risée de tous et même les filles ne la voulaient pas dans leurs clans. Ella n’en voulait pas non plus.
Elle était seule et sans doute cela était bien mieux comme ça. La jeune fille était devenue jeune femme à l’écart de tous, se consacrant aux choses qui lui semblaient essentielles : la connaissance, l’altruisme. Elle était déterminée à apprendre ce qu’il fallait pour pouvoir venir en aide à ceux qui en avaient besoin. Et c’est ainsi qu’elle se lança dans la médecine. Aujourd’hui en 4ème année par correspondance la grande majorité du temps, elle était une élève brillante, parfaite. Mais seule, renfermée, apeurée. Une femme qui ne s’attachait à personne, qui ne se laissait que peu approcher quand il ne s’agissait pas d’aider.

Oh, elle avait bien une ou deux connaissances, mais sans plus. Cela s’arrêtait là. De véritables amies, elle n’en avait jamais eues depuis qu’elle avait 12 ans. Les gens ne pouvaient être fiables, on ne pouvait s’y accrocher, encore moins lorsque l’on était âméomorphe et qu’on était aussi étrange, portant en pleine journée des vêtements ne laissant entrevoir que le minimum. De toute façon, elle ne voulait pas s’attacher car elle ne voulait pas souffrir à nouveau ce qu’elle avait souffert il y a 10 ans. Celui en qui elle avait le plus confiance l’avait laissée tomber. En qui aurait-elle pu avoir encore confiance désormais ?
Et ainsi, comment ne ressentirait-elle pas de la colère envers son frère ?

Pourtant, parmi les peurs, se mêlait un sentiment insoupçonnable de joie immense. Ella était surexcitée à l’idée de revoir enfin Enzo. Leurs parents avaient osé lui interdire d’aller le voir, tentant de la convaincre qu’il aurait une mauvaise influence et qu’il était coupable. Elle s’en voulait aujourd’hui de les avoir écoutés, mais à l’époque elle n’avait que 12 ans et n’avait pas osé se mettre à dos les deux seuls êtres qui faisaient encore un minimum attention à elle et qui comptaient malgré tout encore un peu. Alors, elle n’avait pas vu Enzo. Aujourd’hui, enfin, elle allait pouvoir le serrer dans ses bras, le regarder, le toucher. Retrouver son frère. Ce sentiment d’excitation intense était mêlé à la peur et la rendait nerveuse.

Ainsi, ce matin-là, Ella s’était levée tôt. Dans son petit studio, la clarté faisait à peine son entrée au travers des fenêtres. Allumant les lampes, elle avait tenté de s'apaiser mais sans grand succès. Elle s’était alors dirigée vers la salle de bains, minuscule mais suffisante pour elle seule, et avait pris une longue douche. Comme pour se laver de son passé, et s’ouvrir à un nouveau futur où son frère ferait partie de sa vie. En ressortant de la salle de bains, fraîche et pimpante, elle avait préparé quelques affaires à l’intention d’Enzo. Elle comptait lui faire visiter son studio et il serait sûrement désireux de prendre une douche et de se rafraîchir dans une vraie salle de bains où son intimité ne serait plus entravée.
Affectueusement, elle déposa quelques vêtements de son frère sur son lit, qu’elle était allée chercher en douce chez ses parents la veille. Ils ne comptaient pas aller chercher leur fils et ne savaient pas qu’Ella s’y préparait. Pour rien au monde elle n’aurait raté sa sortie. Elle avait déjà raté toute sa détention.
Ensuite, elle s’assit un instant et essaya de se calmer. Elle savait que les émotions seraient grandes. Pourtant, elle ne voulait pas louper un seul instant de plus avec son frère. Aussi se prépara-t-elle mentalement du mieux qu’elle le put.

Quand le soleil atteint presque son zénith, elle se leva, et sortit de son studio, couverte des pieds à la tête, rejoignant la rue calme de Venise où elle habitait. Elle se dirigea vers les bateaux pour quitter la ville et fit le trajet jusqu’à cette fameuse prison où son frère avait vécu 10 ans de sa vie. Arrivée devant l’établissement, Ella opta pour l’attente au dehors. Elle n’osait rentrer dans ce lieu qu’elle préférait oublier, désormais.
Faisant les 100 pas, elle redressa rapidement la tête lorsqu’elle entendit une porte s’ouvrir. Son cœur s’emballa mais elle se tenait à l'écart, dans l'ombre par crainte de devenir trop étrange aux yeux des autres. Elle reconnaissait parfaitement son frère, certes un peu plus vieux, mais aux traits familiers, bien qu’usés et tirés.
Elle ne pouvait faire un pas. Allait-il la reconnaitre ? De pré-adolescente, elle était passée à jeune femme dans la force de l’âge. Elle n’avait plus rien à voir avec la petite sœur qu’il avait quittée 10 ans plus tôt. Peut-être allait-il se demander qui elle était., surtout cachée de la sorte.
Ella tâcha de respirer calmement et observa son frère s’avancer sans qu’elle ne puisse faire un seul pas vers lui. Mais elle ne cessait de le fixer, se délectant de son visage qu’elle n’avait vu que dans son imagination ces 10 dernières années… Qu’il était bon de le revoir enfin.
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Graziella Ziani
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MessageSujet: Re: Exemple de RP   Exemple de RP EmptySam 2 Mai - 19:01:07

(Suite)

Enzo

Une respiration profonde, une hésitation de quelques secondes. La peur avait envahi les membres d’Enzo et le jeune homme se demandait ce que la vie pouvait bien lui réserver derrière cette grande porte lugubre qu’il entendait souvent grinçait aux heures des visites ou au moment des sorties. Elle n’avait jamais grincé pour lui. Pas une fois, il ne l’avait entendu retentir afin de lui annoncer une bonne nouvelle et ce, malgré l’espoir qu’il gardait au fond de lui qu’un jour elle le fasse. Il s’était résigné à force d’attente mais aujourd’hui, le cœur gonflait de sentiments contradictoires Enzo était enfin libre de faire, lui aussi, grincer cette porte, comme pour faire entendre à tous que l’heure de la revanche sur la vie avait enfin sonné.

Franchissant enfin la distance qui le séparait du reste du monde, Enzo, malgré son esprit encore parcourut d’interrogation en tout genre, savoura cette liberté retrouvée. Un léger sourire naquit sur sa bouche pendant qu’il fermait les yeux devant tant de luminosité. Cette lumière, plus agressive que celle qu’il percevait à l’intérieur de la prison lui rappela combien les choses pouvaient être différentes entre ici et là-bas Et cette suggestion le ramena bien vite à ses pensées du matin et un doute l’assaillit, une peur soudaine lui étreignit le cœur. Comment pourrait-il s’en sortir, tout semblait différent de ce qu’il se rappelait. Et si aujourd’hui il avait l’impression de revivre, de renaître à la vie, de pouvoir enfin se libérer de ses entraves et de commencer enfin à avancer comme bon lui semblait, il savait que bien des obstacles l’attendaient, encore et toujours.

Premiers pas hésitants sur ce trottoir où seuls des inconnus passaient à ses côtés, il eut rapidement un étourdissement. Peu habitué à croiser autant de monde, de circulation, de bruit et d’odeurs, Enzo allait devoir s’adapter à sa nouvelle condition et il en soupira d’avance. Il ne partait pas gagnant, il le savait que trop bien. Le fait de devoir se familiariser avec son environnement lui rappelait qu’il n’était pas grand-chose finalement et que le monde avait bien changé en son absence. Et pour preuve, il n’eut qu’à regarder le bâtiment face à lui. Cette bâtisse de verre et d’acier n’existait pas lorsqu’on l’avait amené dix ans plus tôt. Il s’en souvenait comme si c’était hier car avant que la porte ne se referme sur lui et sa triste vie, Enzo avait jeté un dernier coup d’œil sur ce qu’il voyait afin de graver cette image dans sa tête, comme une photo que l’on ne veut pas oublier.
Machinalement, il porta sa main contre sa poitrine et repensa à sa sœur. Elle aussi avait dû bien changer. De petite fille, elle était devenue femme et le fils Ziani ne savait comment il pourrait la reconnaitre. Elle pouvait être n’importe où, saurait-il qui elle est devenue ? De nouveaux des doutes venaient lui piquer le cerveau, essayant de le noyer dans tant d’incertitudes.

Enzo prit à nouveau une profonde respiration et posa son regard droit devant lui, à la recherche de quelque chose ou plutôt de personnes qu’il savait d’avance ne seraient pas là. L’homme qu’il était devenu était très réaliste sur ce qui l’attendait à l’extérieur et n’en voulait pas à ses parents. Il était conscient de la peine immense qu’il leur avait causée même si, comme il ne cessait de le clamer à corps et à cris, il était innocent, les sentiments de ses parents à son encontre en avaient pris un coup et il ne pouvait pas leur en tenir rigueur même si cela avait la solution de facilité que de ne pas le croire lui. Une respiration plus profonde que les précédentes, voulant chasser ses pensées qui venaient le tirailler en ce jour et son regard se posa sur la silhouette féminine qui patientait de l’autre côté de la rue. Enzo eut une pensée pour cette femme qui attendait sans doute celui qui allait sortir rapidement, se disant qu’il avait bien de la chance ce type qu’il connaissait peut-être, d’être ainsi accueillit…

Et brusquement, réfléchissant très vite, il parut rapidement surpris et ses traits se figèrent légèrement. Enzo savait qu’il n’y avait aucune autre sortie de Guidecca prévue avant deux ou trois jours, ceci afin d’éviter que les prisonniers ne se rassemblent et restent entre eux plutôt que de plonger dans la vie. Son cœur se serra soudain en examinant un peu plus intensément cette jeune fille. Et là, au milieu de cette rue qui ne conduisait nulle part, il reçut une immense claque en comprenant de qui il s’agissait. Ses mains lâchèrent prise et son sac tomba lourdement au sol. Un léger étourdissement dû au trop plein d’émotions se fit sentir chez ce grand gaillard qu’il tenta de masquer.


- Ella… murmura Enzo plus pour lui-même que pour être entendu. Il n’osait le croire, il n’osait pas s’approcher de peur que cette représentation s’efface et le laisse face à un grand vide. Il avait tellement désiré revoir sa sœur que son esprit devait lui jouer un tour à sa façon. Et non, il savait que ce ne pouvait pas être le cas. Graziella était une fillette, une pré-adolescente lorsqu’il l’avait abandonné et là en face de lui il avait une jeune fille, une femme et cela, il ne pouvait pas l’avoir imaginé.

Enzo posa alors son regard sur ce fantôme bien réel puis chercha du regard les pupilles de cette femme et il y lut la même incertitude que celle qui le prenait à bras le corps depuis quelques minutes. Ramassant son sac dans un geste lent sans toutefois quitter la jeune femme des yeux, il s’avança enfin vers elle, une boule à l’estomac se formant au fur et à mesure qu’il s’approchait. Et là, à quelques centimètres d’elle, il sut que c’était bien sa sœur, il ne pouvait pas en douter. Ce petit ange qui sans qu’elle le sache l’avait aidé à tenir ses dix longues années. Le souffle court, il chercha une goulée d’air qui venait à lui manquer. Tel un boxeur qui aurait prit un coup dans le plexus, il avait l’impression que son monde allait s’écroulait s’il ne respirait pas rapidement. Et ses yeux lui piquaient. Dix ans qu’il n’avait pas versé une larme mais aujourd’hui, il retenait ce flot qui menaçait d’éclater tel un barrage qui menaçait de se rompre.

Jetant pratiquement son sac, il ne put se retenir et prit sa sœur dans ses bras, silencieusement, la serrant contre son cœur. Et avant que les larmes trop longtemps retenues ne s’échappent, il lui murmura :


- Je te demande pardon Ella…
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MessageSujet: Re: Exemple de RP   Exemple de RP EmptyMer 15 Juil - 19:15:06

Exemple 2
« Juste un »
feat. Zahara Miteglia & Graziella Ziani


Graziella

Ella était dans un état second. Cela faisait si longtemps qu’elle luttait pour ne pas céder qu’elle arrivait à ses limites et sentait qu’elle allait plus que certainement craquer. Cela lui arrivait par moment. C’était inévitable, elle ne pouvait lutter éternellement contre sa nature profonde. Elle était une âméomorphe et de ce fait, avait un pouvoir d’influence qu’elle se devait de combler d’une façon ou d’une autre. Elle avait beau lutter, il arrivait un moment où il fallait vider le tout et céder.
Elle tentait toujours de retarder ce moment au maximum car c’était pour elle des périodes difficiles à vivre. Elle se détestait déjà en temps ordinaires d’avoir ces pouvoirs sur des êtres faibles qu’étaient les humains, elle s’en voulait de ne pas être tout à fait honnête avec eux. Mais lorsqu’en plus elle craquait et en venait à mettre un innocent dans la même situation qu’elle sans qu’il n’ait rien demandé, son horreur envers elle-même dépassait franchement les bornes.

Pourtant, elle devait l’admettre, c’était là sa nature. Elle était un être doté de pouvoirs, dont celui de l’influence. Ainsi, elle était capable de faire agir quelqu’un comme bon lui semblait. Elle était dans cet état depuis 10 ans et, bien qu’elle ait lutté depuis le début, elle avait déjà craqué quelques fois et avait donc sur son ardoise un bon panel d’innocents qui étaient passés entre les deux Colonnes, agrandissant par leur geste involontaire son pouvoir. Plus elle réussissait, et plus il était facile de réussir à les convaincre. Et c’était une véritable horreur que de constater cela. Elle ne voulait pas que ça soit facile. Elle ne voulait pas y parvenir. Elle ne voulait même pas y penser !

Malheureusement, ce soir, elle y pensait plus que de raison. Quand elle était sur le point de craquer, elle le sentait parfaitement. Jusqu’au moment fatidique, elle avait le contrôle, encore capable de retenir ses gestes. Puis, avec le temps, la lutte devenait épuisante et peu à peu, sa force morale l’abandonnait. Alors, elle sentait que même ses propres membres se mettaient contre elle et qu’ils agissaient comme un automatisme.
C’était le cas ce soir-là. Alors que la jeune femme s’apprêtait à aller prendre une douche, épuisée par sa journée, elle changea tout à coup d’avis.

Elle se rhabilla à la hâte et sortit de son studio, se couvrant des pieds à la tête, ressemblant à une musulmane pratiquante. C’était là son quotidien. Il ne faisait pas encore assez noir pour qu’elle se permette d’affronter la ville et ses habitants.
Ainsi couverte, Ella descendit les marches de son immeuble pour se rendre dehors, et dès qu’elle fut à l’extérieur, elle marcha en vitesse jusqu’à la place St Marc. C’était non loin de là qu’elle se rendait, que ses jambes la conduisaient sans qu’elle n’y puisse absolument rien.
Elle atteignit la célèbre place et regarda un instant sa basilique tandis que des passants curieux l’observaient avec un mélange d’intrigue et de gêne. Elle était souvent épiée, regardée, comme si elle était une bête étrange. C’est ce qu’elle était, en réalité, mais ils ne la regardaient pas pour cela. Non, ils ne savaient rien de la réalité. L’étrangeté qu’ils imaginaient n’avait rien à voir avec ce dont il s’agissait réellement. Ils étaient bien loin du réel. De la vérité. De sa vérité.

Après quelques minutes de contemplation, Graziella soupira et se rendit alors vers les deux colonnes de granit non loin de la place. Elle les observa à leur tour, avec un brin de nostalgie. Mais elle ne put s’attarder longtemps. Déjà, des passants foulaient les pavés, regardant eux aussi cet endroit mythique et chargé de légendes. Ils pensaient sans doute que rien de tout cela n’était vrai. Ils avaient tort et ce soir, justement, Graziella allait le leur prouver.
Mais il lui fallait une seule victime. Une seule personne lui permettrait de tenir à nouveau un petit moment. Il était inutile de nuire à la vie de plusieurs personnes car alors, la prochaine envie serait bien plus forte et cela irait crescendo. Non, il fallait se contenter d’une seule, même si cela était parfois difficile.

La jeune femme attendit donc que la nuit tombe doucement, que les gens s’éparpillent, que la foule se dissipe. Elle avait l’impression d’être un lion en chasse. C’était presque ça. A ça près qu’elle ne tuait pas ses victimes. Non, elle faisait bien pire. Elle leur ôtait leur âme.
Enfin, le monde se fit moins présent et la victime se présenta en un homme de la trentaine qui s’attardait devant la légende écrite sur les colonnes de granit. Ella sourit malgré elle et s’approcha. Elle n’avait nullement l’intention de le pousser, non. Le plaisir qu’elle ressentait lorsqu’elle amenait quelqu’un à franchir les colonnes était bien meilleur lorsqu’elle parvenait à l’y amener sans même le toucher. Il fallait que la personne franchisse ces colonnes… de son plein gré. C’était bien meilleur !
Cette pensée avait beau répugner Ella, elle ne pouvait lutter contre et s’approcha donc de l’homme aimablement.


Vous y croyez ? demanda-t-elle innocemment, armée de son plus beau sourire, maintenant qu’elle pouvait découvrir son visage puisque le soleil s’était enfin couché. Je me suis toujours demandé si cela était vrai, j’ai toujours eu envie de vérifier… mais j’avoue que je n’ai jamais osé… plaida-t-elle, jouant de son pouvoir.

L’homme l’observa et la trouva charmante. Elle le savait, il le ressentait. Donc elle le savait. C’était bien trop facile…


Vous oseriez, vous ? Vous m’avez l’air courageux, je suis certaine que vous n’avez pas peur de deux petites malheureuses colonnes, pas vrai ?! acheva-t-elle d’un ton enjoué, lui donnant la meilleure confiance en lui qu’il pouvait avoir.
C’était vraiment trop facile…


_______________________________


Zahara

La nuit se levait doucement. Un bruit sortit Zahara de son repos quasi comateux en sursaut, au fond de son lit, dans un coin de la chambre qu'elle occupait dans le siège de la Confrérie des Gardiens. Elle jeta un coup d'œil par la fenêtre, elle s'était encore reposée toute la journée, l'esprit complètement égaré, les heures avaient défilé sans qu'elle en eut conscience. Le bruit qui l'avait tirée de sa torpeur était en réalité quelqu'un qui toquait à sa porte. Après un soupir fatigué, elle dit:
« Entrez! »
La porte s'ouvrit sur Morgana Milazzo, la doyenne, l'âme de la Confrérie.
« Zara chérie, je sais que tu es fatiguée, mais tu es garde cette nuit. »
Zahara se leva de son lit.
« Ce n'était pas prévu, Morgana. Je t'avoue que ça tombe plutôt mal. »
« Je sais, mais on manque de Gardiens ce soir. Les Colonnes de l'Enfer ce soir. »
« Très bien. »

Morgana quitta la pièce, laissant Zahara seule avec son « réveil » difficile. Les nuits de patrouille étaient longues et souvent fatigantes, d'autant plus que ces derniers temps les âméomorphes étaient particulièrement de sortie. La jeune femme, du moins elle en avait l'apparence, s'habilla rapidement, et s'offrit même la coquetterie de se brosser hâtivement les cheveux.

Au dehors, le ciel s'obscurcissait peu à peu, son dernier rayon frôlait presque l'horizon à présent. Zara enfila une veste et se concentra sur l'image d'un toit bien particulier de Venise. A peine eut-elle le temps d'enfiler la deuxième manche que le vent froid qui balayait le toit qu'elle avait vu dans ses pensées s'engouffrait dans les pans ouverts de sa veste. Elle ferma la fermeture d'un geste rapide et sec, la nuit ne faisait que commencer... Zahara s'accroupit et avança près du bord du toit pentu du bâtiment où elle était. Cet exercice ne représentait qu'une banalité pour elle. Là où bien des humains – ou même des Gardiens et des Damnés – auraient lutté pour garder l'équilibre, Zara se contentait simplement de bouleverser la gravité appliquée à son corps, cette gravité changeait donc de direction, devenant perpendiculaire au plan sur lequel Zahara marchait, donnant l'illusion à son corps qu'il était plat et non incliné.

D'ici la vue sur les Colonnes de l'Enfer était magnifique, cela allait sans dire. La Gardienne sortit une paire de jumelles d'une de ses poches. Elle jeta un rapide coup d'œil vers le pied des Colonnes mais n'y vit rien de particulier, hormis des curieux et des touristes qui se tenaient à distance respectable. Elle prit quelques dizaines de seconde pour écumer les toits des autres bâtisses. Il semblerait qu'elle serait seule ce soir... Morgana avait dû prévoir des débordements autre part dans la belle Venise. Zahara se dirigea rapidement vers la façade la plus sombre du bâtiment, elle devait absolument éviter d'être vue. Quelle personne trouverait cela naturel de voir quelqu'un marcher sur un mur comme si il était en réalité un sol? Elle courut sur le mur et sauta en avant, et relâcha son pouvoir. De nouveau attirée par une gravité normale, Zara atterrit sur le sol. Et c'est en se retournant vers les Colonnes qu'une bouffée de stress l'envahit. Une femme recouverte d'une longue robe, qui la cachait entièrement, discutait avec un homme solitaire. Il n'y avait que peu de personnes ici qui prenaient soin de cacher chaque parcelle de leur peau – les âméomorphes.

Zahara se précipita vers l'homme, apparemment décontractée bien que le temps était un paramètre important quand il s'agissait de sauver quelqu'un d'un passage entre les colonnes.

« Monsieur, attendez! Excusez-moi! »
L'homme s'arrêta net et se retourna vers elle. Elle aussi avait un pouvoir d'influence, et il lui serait bien nécessaire. Elle le rattrapa et le saisit par une épaule.
« Ne serait-ce pas votre femme là-bas? » dit-elle en pointant du doigt un groupe de personnes.
Elle se retourna vers lui, le fixant dans les yeux, lui ordonnant du regard de faire ce qu'elle lui disait.

« Ne la faites pas attendre, ça ne serait guère poli! »
L'homme, un peu hagard, s'éloigna sans poser de questions. Zahara le regarda partir, puis se tourna vers la jeune femme en robe, faussement joviale:
« Belle nuit, n'est-ce pas? Peu propice aux tragédies si je ne m'abuse... Ce serait dommage que d'autres personnes y perdent leur âme elles aussi, non? »
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